Vinyl You Need interroge les employés de magasins de disques pour savoir quels disques ils jugent essentiels. Cette édition présente Bleecker Street Records.
Bleecker Street Records a été l'un des premiers magasins de disques importants que j'ai cherchés à découvrir à New York. Bien sûr, j'avais fréquenté le Virgin Megastore à Times Square quand il était encore ouvert. Mais à l'époque, je restais principalement dans le Midtown lors de chaque visite annuelle en ville.
Situé à moins d'un mile du club original CBGB et en plein cœur du West Village, le Bleecker Street Records dont je me souviens était humide et éclairé par des néons trop brillants. J'y ai trouvé de superbes bootlegs live de grunge sur ses étagères et rangées de CD au rez-de-chaussée. Si vous descendiez l'étroit escalier, vous parveniez à un sous-sol rempli de disques.
Aujourd'hui, Bleecker Street Records a déménagé juste au bas de la rue, à sa nouvelle adresse sur West 4e Rue. Néanmoins, il conserve sa réputation pour le vinyle vintage et discontinué, ainsi que les CD rares que je collectionnais et convoitais enfant. Alors, nous avons consulté Peter Kaye chez Bleecker Street Records pour voir quels disques vous devriez posséder en vinyle.
Cinq disques essentiels à posséder en vinyle
Peter Kaye
Manager, Bleecker Street Records
Artiste : The Edgar Winter Group
Album : Shock Treatment
Raison : Commençons par le commencement. C'est le tout premier album que j'ai acheté avec mon propre argent ! J'étais un jeune garçon prêt à délaisser The Carpenters (qui restent des incontournables, soit dit en passant) et j'avais soif de rock—plus c'était heavy et excentrique, mieux c'était ! La couverture de l'album m'a convaincu, ligne, hameçon et plomb. Quelle collection de véritables phénomènes ! Rick Derringer était absolument magnifique en cuir noir et Edgar Winter, frère albinos de Johnny Winter, était un véritable F R E A K! À noter également, la présence de Dan Hartman, qui connaîtra plus tard le succès avec les classiques disco « Relight My Fire », « Instant Replay » et « I Can Dream About You ». Ce sont les performances de M. Hartman qui distinguent vraiment cet album. Si cet LP sortait aujourd'hui, il ferait sensation. L'album incorpore des éléments de jazz-rock, hard rock et rock accessible à la radio, et le tout est joué avec une compétence remarquable. Assurez-vous d'écouter « Queen Of My Dreams » de Dan Hartman, où il chante et joue de tous les instruments sauf la batterie. Fermez les yeux et vous jurerez d'écouter Led Zeppelin à leur apogée. Ce morceau à lui seul suffit à immortaliser cet LP pour toujours !
Artiste : Montrose
Album : Montrose
Raison : Quand le punk rock a éclaté, j'étais le seul gamin au lycée à m'y être mis. C'était une formule très efficace pour devenir un « paria instantané ». Quoi qu'il en soit, je portais un jour mon t-shirt d'Iggy Pop quand ce gamin effrayant de l'autre côté de la rue m'a dit : « Hé, Punk Rock ! Viens ici. » Il était plus âgé et un vrai batteur sex, drogues et R'n'R. On nous disait : « Ne va jamais dans le sous-sol de ce gamin ! » C'est là que son groupe répétait et où il m'a donné une copie du premier album incommensurable de Montrose. « Apprends ça note par note et tout ira bien », était le conseil que j'ai reçu. Le premier album de Montrose est largement reconnu comme un marqueur majeur du hard rock américain. Ils étaient surnommés les Zeppelin américains. Malheureusement, tout s'est effondré trop rapidement. Ce joyau oublié est néanmoins une écoute incontournable pour quiconque s'intéresse au genre. Oh, et c'est le premier enregistrement de Sammy Hagar, qui fait un excellent travail sans aucune touche de ringardise. « Rock Candy », « Rock The Nation », « Space Station #5 » et « Bad Motor Scooter » font encore fondre le bitume et les esprits !
Artiste : Freur
Album : Doot Doot
Raison : J'avais 21 ans quand je suis entré dans une pièce pour attraper les derniers moments de la vidéo de Freur pour la chanson « Doot Doot ». Comme cela arrivait souvent dans les années 80, avec tant de nouvelle musique provenant de tous les côtés, je me suis exclamé : « Qu'est-ce que c'est que ça ?! » J'ai vu cinq excentriques new wave/glam exécutant les derniers mouvements de ce sublime single empli de vagues de synthé et de bruits d'animaux. Un type jouait ce qui ressemblait à un manche à balai ! Mais quelle était donc cette musique à la fois angélique et primitive ? Eh bien, ces mêmes gars deviendraient plus tard Underworld. Mais avant tout cela, il y avait ce groupe peu connu et peu compris qui jouait une musique hautement idiosyncratique (si tant est que l’on puisse appeler ça de la musique !). Ils ont anticipé Prince, ayant également un gribouillis incompréhensible comme nom ! L'excès des années 80 a produit de nombreux groupes étranges et oubliés. En voici un, mais quel fantastique et énigmatique morceau de vie !
Artiste : Scritti Politti
Album : Cupid & Psyche
Raison : Scritti Politti n'est pas tant un groupe qu'un joueur principal—Green Gartside. On dit que M. Gartside avait des opinions politiques extrêmes, mais, heureusement, nous sommes épargnés de ces balivernes sur cet album remarquable. Les valeurs de production étaient incroyablement inventives. Je suis sûr que cet LP assez connu a influencé beaucoup de ceux qui ont suivi. Peut-être est-il daté maintenant, mais vraiment, on n'avait jamais entendu une telle chose auparavant ! On raconte que le batteur venait en studio, frappait ici et là une fois, puis repartait. Le disque était ensuite assemblé à partir de ces sons collectés. Il faut dire que toute cette innovation était faite pour le très noble objectif de créer un disque de danse exceptionnel. Chaque morceau est une attaque sensorielle jumelée aux voix fragiles et aérées de M. Gartside. Peut-être fallait-il être là pour le comprendre, mais bon sang, cet album résonne encore vibrant et plein de bonnes énergies !
Artiste : Pat Metheny Group
Album : Offramp
Raison : D'accord, l'album a remporté un Grammy (Meilleure performance jazz-fusion) et est connu pour contenir le morceau signature du groupe, « Are You Going With Me? », mais aucune de ces raisons ne justifie la présence de cet album sur ma liste. Étant un mec new wave/métal, cet album n'avait aucune raison de capter mon attention, mais il l'a fait. Pat Metheny est un peu mystérieux, tout comme cet LP instrumental merveilleusement atmosphérique. Le disque offre de nombreuses textures et ambiances, grâce à la guitare synthétiseur alors nouvelle, qui emmène l'auditeur dans un grand voyage depuis son début frénétique à travers une myriade d'émotions jusqu'à la résolution paisible. C'est l'un de ces albums que l'on peut écouter du début à la fin comme un ensemble parfait et complet de morceaux. Et pour ceux qui pensent que la jazz-fusion est prétentieuse, une histoire sur Metheny réfute cette idée de façon succincte : M. Metheny a vu le bouton inférieur de son strap de guitare se casser. Il a cherché quelque chose pour réparer ce problème. La solution ? Il a glissé sa brosse à dents dans la guitare où elle est restée des années en studio et devant le public. Prétentieux ? Je ne pense pas.
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